Page finale : Conclusion


Nous voici maintenant sur la page finale après la diffusion du diaporama (enfin, des carnets j'veux dire). Il y a dans ce texte, évidemment, des références aux photographies. Mais la compréhension sur ce qui est expliqué dans ces lignes vis-à-vis des clichés peut toujours demeurer. Si la lectrice ou le lecteur n'est pas un(e) fan assidu(e) de l'actrice, elle ou il pourra toujours faire de la recherche sur les photographes et autres personnes mentionnés.

Vous venez de contempler, donc, un aperçu de ma collection de photos remaniées ou modifiées de Marilyn. Cela constitue un choix personnel, je le répète, vis-à-vis des opérations de rénovation ou de transformation.
Cependant, si vous êtes assez connaisseur(se), une photo non retouchée s'est glissée parmi cette iconothèque (hé, hé !). Sauriez-vous la dénicher sans aucune hésitation ?... Allez, si vous êtes indécis(e), je vous aide : sur cette photo, on peut y distinguer les initiales de la star... Oui, voilà ! Ce cliché fait partie de la fameuse séance réalisée par Ed Clark en 1950 dans le parc Griffith de Los Angeles. La bonne qualité de ces photos nous montre une Marilyn, encore débutante, absolument sublime et irrésistible (non, je n'ai pas l'intention de me complaire dans les appréciations dithyrambiques... Mais ça m'démange, parfois, quand même !). À mon avis, ces clichés rejoignent ceux réalisés quelques années plus tard, toujours dans un décor naturel, par Milton H. Greene (voir la troisième photo du Volet 2).
Que dire de plus devant ces photographies ? Franchement, personnellement, je ne peux que rester muet et contemplatif (lors de ma période prépubère, ma mâchoire inférieure avait tendance à se relâcher : muet, bouche bée et contemplatif). De toute façon, à quoi pourraient bien servir mes commentaires et autres jugements purement subjectifs ? Chacune ou chacun possède sa propre opinion et entretient ainsi sa sensibilité, plus ou moins vive, vis-à-vis de Marilyn. Qui plus est, si on est un(e) admirateur(trice) appuyé(e), sa propre histoire perso en rapport avec l'actrice ne peut que demeurer une sorte de jardin secret. En conséquence, personne ne peut y avoir accès ! Et je ne vous demanderai pas non plus de vous confier sur cette facette intime que vous gardez en votre for intérieur.

Par rapport aux deux séances photos abordées auparavant, on peut quand même dire qu'elles représentent une époque fascinante et mythique : cette décennie fabuleuse des États-Unis qui a vu naître les drive-in, le Cinémascope (Woaw !), le Rock and Roll (Ah yeah !), les bagnoles chromées époustouflantes (Va va voum !) et les prémices du langage informatique. Marilyn n'est-elle pas la digne égérie des aspects positifs de cette époque prospère et insouciante ? (Mais de là à s'écrier "Nostalgie, Nostalgie !"... De la part d'un français moyen né en 1965, cela ne semble pas très cohérent !).
Par ailleurs, autre remarque sur un fait qui m'a toujours étonné en ce qui concerne le visage de Marilyn. Il n'y a qu'à constater la différence entre la première et la deuxième photo du Volet 1 de cette collection, par exemple, ou la première et la suivante du Volet 5. On peut facilement s'apercevoir du changement flagrant de physionomie entre la Marilyn encore inconnue (cheveux châtains) et la star accomplie (chevelure blonde platine), ceci en même pas une décennie d'écart séparant les clichés. Les professionnels de Hollywood, comme Emmeline Snively ou Max Factor, connaissaient leur métier et faisaient des prouesses. Ce n'était pas, d'ailleurs, sans douleur pour les vedettes en devenir ! Une des dures lois du star-système. Et chaque époque de notre Histoire possède ses canons de beauté, les contraintes et les injustices qui en découlent également. On peut, à cet égard, se demander si les hommes devaient autant s'évertuer, par d'innombrables efforts, à ressembler aux canons correspondants... Oui, à cette époque, ce n'était pas évident pour une starlette. Cela pourrait se résumer par une réplique toute cinématographique :
"Écoute, poulette ! Faudrait pas qu'tu la ramènes trop vite, tu sais. T'en es encore qu'au début, ma belle ! Tu veux devenir une actrice reconnue ? Okay, t'as toutes tes chances en c'domaine ! Mais tu veux aussi devenir une star ? Tu veux briller en première ligne ? T'as envie de cachetonner dans les premiers d'la liste ? Et tu veux rejoindre la crème qui créche sur les hauteurs de Beverly Hills ? Eh bien, pour cela, écoute bien mon conseil, ma jolie : d'abord, ferme-la, serres les dents et surtout sois belle ! Et apprends tes rôles comme il faut. On s'occupe du reste !..."
Heureusement, quelques actrices, dont Bette Davis, pour ne citer qu'elle, n'entendent pas ce genre d'injonctions de cette oreille. Et Marilyn fait partie de cette légitime dissidence. Son passeport au nom de Zelda Zonk et les Marilyn Monroe Productions en sont les preuves indiscutables. Sa collaboration avec Milton Greene est certainement un des plus beaux et fiers moments de sa carrière.
Mais voilà toute l'ambivalence et les ambiguïtés de la vie qui n'est pas aussi simple qu'elle pourrait l'être. Ce star-système pointé d'un doigt accusateur, s'il n'avait pas été réel au sein de l'industrie cinématographique californienne, Marilyn Monroe n'aurait sans doute jamais existé... Norma Jeane, si. Probablement que ses cheveux seraient restés châtains et elle ne se serait jamais posée de faux-cils. Elle aurait alors un boulot, peut-être sans aucun rapport avec le cinéma. Ou bien serait-elle simplement une mère au foyer, comme l'époque le voulait, dans le plus strict anonymat. Et donc, les photos que vous venez de voir et le site qui va avec n'existeraient tout bonnement pas !... Peut-on imaginer un tel scénario ? Non, bien sûr. Et, du coup, cela relativise certaines opinions trop vite tranchées...
Faut-il alors parler de destinée ? Est-ce que tout est mektoub ? Est-ce que tout est écrit à l'avance ?... Ce n'est pas la peine de me poser la question parce que, pour ma part, je n'ai aucune certitude gravée dans le marbre. Néanmoins, cela me laisse, parfois... Comment dire... Plutôt pensif.

Pour reprendre la supposition développée dans le paragraphe précédent, imaginez que vous êtes transporté(e) dans le temps et l'espace et incarné(e) en un(e) habitant(e) de Los Angeles durant les années cinquante et que le star-système, effectivement, est inexistant dans l'industrie cinématographique de la région, voire même que cette industrie s'est implantée très loin ailleurs. Il n'existe donc que Norma Jeane, citoyenne de la ville, plongée dans la normalité et l'anonymat. Et voilà-t-y pas que vous rencontrez par hasard, au cours d'une réunion d'ami(e)s, cette jeune femme qui n'a pas encore trente ans (imaginons que vous en ayez trente-deux de votre côté). On vous fait les présentations et vous voilà devant cette personne timide mais souriante, avec ses cheveux châtains et ses lèvres maquillées de rouge, vêtue d'une robe de soirée qui n'a rien à voir avec celle d'une star, laquelle serait normalement parée de dentelle, par exemple (de Caudry !). Vous échangez donc quelques amabilités plaisantes avec elle. L'entretien ne dure que deux ou trois minutes et ce sera le seul de toute la soirée. Eh bien, qu'est-ce qui vous fait penser que vous allez immédiatement tomber amoureux(se) de cette jeune femme ?... Je vous en prie, s'il vous plaît, il vous faut faire un effort d'abstraction : Marilyn n'existe pas, elle n'est pas dans votre cerveau, elle est totalement absente de vos souvenirs ! Faites un effort, bon sang !!
Ainsi, au cours de cet échange unique, vous avez pensé : "Cette fille n'est pas mal et elle est sympa". Une remarque que vous avez formulée deux ou trois autres fois, d'ailleurs, en rencontrant différentes personnes au cours de cette soirée. Et puis ? Et puis, c'est tout... Et le lendemain, vous n'y avez même plus songé ! Vous êtes retourné comme d'habitude à vos occupations et vous n'avez plus jamais eu l'occasion de rencontrer cette fille...
Ça fait mal, hein ?... Je compatis. Si vous êtes un(e) fan convaincu(e), c'est vraiment un truc dur à avaler. Mais cela pourrait être ainsi, que vous le vouliez ou non. C'est une simple démonstration qui devrait nous amener, surtout en tant qu'admiratrice ou admirateur effréné(e), à considérer le star-système, machine à produire des personnages fictifs (même s'ils sont indissociables de personnes réelles), sous un angle différent.

Allez, calmez-vous, rassurez-vous, ce n'était que pure fiction, Marilyn est à nouveau dans nos coeurs ! Elle est bien là ! Mais oui !! (Et mon site aussi. Youpi !).

Cette rubrique PASSION se termine ainsi, et cela sans la moindre photo de Marilyn apparente (Faut l'faire !). Pour autant, ne peut-on pas, par l'entremise de quelques textes, la faire surgir efficacement et quelques instants dans notre imagination ? Avec son autobiographie intitulée "Timebends" ("Au fil du temps"), parue en 1987, l'écrivain et dramaturge Arthur Miller s'en sort évidemment bien plus honorablement que moi parce que, d'une part, il est un véritable écrivain et, d'autre part, comme chacun le sait, il fut le mari de la star pendant quelques années. Et c'est sans doute dans ce livre, selon mon avis, que les plus belles pages sur Marilyn ont été écrites.
Et voilà ! Comme avec les célèbres guitaristes et les fameux dessinateurs BD (voir la rubrique PORTFOLIO), c'est toujours sympa de se placer à côté d'un grand auteur littéraire !... (Oh, écoutez, accordez-moi, le temps de ces quelques lignes, cette notoriété passagère. Soyez magnanimes, quoi !).

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