Volet musical - suite

dessin étrange dun magnétophone à cassettes

Voilà, je vous présente ci-dessus la maquette de la couverture de mon prochain bouquin ! Un travail d'enquête personnel car il faut informer le plus de monde possible et résoudre enfin cette énigme. Il faut, en effet, impérativement élucider le pourquoi du comment de ces évènements insolites. Une investigation, donc, digne de ce nom devait être sérieusement menée. Quelqu'un devait se porter volontaire pour effectuer ce travail. Je fus partant pour endosser cette responsabilité. Le sort de l'humanité, peut-être, en dépendait ! D'où la nécessité urgente de faire paraître cet ouvrage. Il n'y a pas beaucoup de pages dedans mais il y en a suffisamment, croyez-moi, pour que cela fasse l'effet d'une bombe ! C'est incontestablement l'affaire du siècle, moi j'vous l'dis ! Oubliez vite les histoires de soucoupes volantes, les apparitions fugitives du yéti ou les anecdotes effrayantes des châteaux hantés. Aujourd'hui se révèle à nos connaissances éberluées la mauvaise humeur de nos vieux magnétophones à cassettes ! Parce qu'ils ont un sacré foutu caractère, ces p'tits engins !...
Bon, stop ! Pas la peine de vous précipiter et de prendre commande de mon livre, ceci n'est qu'une boutade ! Enfin, seulement vis-à-vis du bouquin (Tiens, ça m'a donné l'occasion de dessiner un p'tit crobard !). Encore une fois, sachez que tout ce que je vous ai raconté est rigoureusement vrai. S'agissait-il d'une double coïncidence ? Ou autre chose ? Je ne l'explique pas. Alors, restons-en là.
Éloignons-nous de ces faits paranormaux ou pas et revenons vers mon plan B évoqué plus haut.
Face à mon problème, la solution la plus simple et accessible aurait été de dégoter un autre magnéto chez une personne proche, si tant était qu'elle en possédât encore un de ces exemplaires en bon état et en bon fonctionnement... Étant donné les circonstances vécues et que vous connaissez maintenant, cela représentait pour moi, étant devenu quelqu'un de très méfiant envers ce type d'appareils d'un autre âge, une solution précaire, voire très aléatoire. Il me fallait donc chercher ailleurs. Ainsi, après quelques recherches sur le Web, je trouvais enfin ce qui me donnerait pleinement satisfaction : un encodeur de K7 par transfert USB !... HOURRA !! La trouvaille ad hoc ! Cet appareil était toujours un lecteur de K7 classique, avec le boîtier et les touches. Mais, fait rassurant, il était neuf, totalement fabriqué de nos jours. De plus, il intégrait de l'électronique nécessaire pour transférer ce que contenait une bande magnétique vers un ordinateur (en plus de quelques fonctionnalités, dont un vu-mètre de niveau de sortie). Il ne restait plus ensuite qu'à se servir d'un logiciel de traitement du son (fourni avec l'encodeur) pour parvenir à un son numérique, selon l'extension MP3, entre autres.
Donc, une fois en possession de cet encodeur, je m'empressais de vérifier l'état de la bande de mon morceau guitaristique n°2. Par chance, la partie abîmée se trouvait en amont de mon enregistrement (ouf !), étant donné que j'avais prévu une plage de démarrage avant celui-ci (oh hé, pas bête !). J'encodais ainsi mes deux enregistrements et l'opération se déroulait sans ennuis. Il me fallait ensuite traiter mes deux morceaux avec le logiciel : coupage, égalisation, réduction de bruit, effets écho et réverbération... Tout un arsenal pour que cela soit finalement gravé sur un CD, par exemple ! Mazette, mais c'est l' top ! (On pourrait se croire ingénieur du son !). Et enfin, ça y est ! Le résultat est dans la page précédente : des morceaux pas mal transformés par rapport aux originaux. Certes, ce n'est pas parfait mais c'est tout de même écoutable, convenez-en.
Alors, bon, après tout ça, certain(e)s d'entre vous vont certainement me faire le commentaire suivant : "Quoi ?! T'as acheté cet encodeur seulement exprès pour tes deux petits morceaux de guitare ?!...". Ce à quoi je réponds vivement d'avance : "Je n'avais pas le choix, bon sang ! Et contrairement à ce que vous pourriez penser, cet encodeur n'est pas trop cher (environ 60 euros). Et étant donné que je possède un stock conséquent de cassettes enregistrées qui végètent dans un carton casé dans un placard (encore un !), je vais maintenant pouvoir m'amuser à créer à partir de celles-ci quelques condensés et autres best of d'une nouvelle vie en MP3, OGG et j'en passe !". Autre détail technique : l'encodeur possède des prises + des câbles Cinch afin de pouvoir lire mes cassettes sur mon ancien (et scélérat) appareil doté de bons haut-parleurs. Ainsi, au lieu de m'en débarrasser en le pulvérisant à coups de masse au fond de mon jardin, je lui donne, comme avec mes cassettes, une seconde vie (et une rémission) ! Ce n'est pas formidable, ça ? "Play it again, Sam !".

Enfin, pour que vous puissiez écouter la différence entre mes enregistrements originaux et ceux-ci une fois traités avec le logiciel, voici les morceaux en version "brut de décoffrage", tels qu'ils sont sur bande magnétique :

Enregistrement original n°1 (Wow !)

Enregistrement original n°2 (Ah yeah !)

Et voici un de mes dessins (ci-dessous) qui pourrait être le trait d'union entre le graphisme, la musique, la guitare et la cassette d'enregistrement.
Cela se situait, bien sûr, pendant les années 1980. À cette époque, j'avais l'habitude d'emprunter des livres et des disques vinyles à la médiathèque de ma ville. La K7 était ainsi le support indispensable pour compiler les morceaux musicaux qui me plaisaient (Il est certain que c'était une habitude partagée par beaucoup de celles et ceux de ma génération. Est-ce que cela se perpétue encore de nos jours ?... Hum ! Les cas doivent quand même se révéler plutôt rares, non ?). J'avais donc parfois l'idée de confectionner et d'illustrer un carton, genre bristol, découpé dans les bonnes dimensions, avec les deux pliures, cette réalisation servant de couverture, un habillage à placer dans le boîtier en plastique transparent de la K7.
L'exemple présenté ici est inspiré du dessinateur américain Robert Crumb, un grand collectionneur des oeuvres des musiciens pionniers du Blues.

dessin d'un guitariste de blues

Évidemment, la K7 associée à cet habillage contient des enregistrements en rapport avec l'illustration. On peut notamment y retrouver des titres originaux de Mississippi John Hurt ou Blind Willie McTell.
Par essence, le Blues est une complainte accompagnée par une guitare qui "gently weeps" dans le même registre. Cela donne un ensemble sombre qui n'incite pas à taper du pied et des mains dans la joie et la bonne humeur, c'est sûr. La cause s'imprime dans nos esprits avec l'image des champs de coton s'étendant à perte de vue où des personnes courageuses glanent la matière première dans des conditions très difficiles. Mais le Blues c'est aussi des titres enlevés, légers, pleins d'optimisme et d'espérance, de quoi vous faire lever de table et entamer quelques pas de danse improvisés. Personnellement, je préfère ce registre enjoué, lequel n'enlève en rien toute la douleur endurée et exprimée dans le registre opposé.
Cette forme musicale est aujourd'hui plus que centenaire. Mais, comme avec le Rock ('n' Roll, un peu plus jeune, lui), il y aura toujours des artistes pour les faire revivre sur scène et les graver sur des supports appropriés (et peut-être encore l'utilisation des cassettes ?... Ah oui mais attention : si c'est le cas, moi j'veux un magnétophone de construction récente !).

Ainsi s'achève cette seconde partie musicale (Date de ces écrits : début 2022). Rejoignez l'accueil en cliquant ICI